Les souvenirs s’effacent au fil du temps de notre mémoire. La photographie quant à elle, m’a toujours aidée à me rappeler les événements, les visages, les lieux. Lorsqu’une image n’est pas captée par un appareil, mes souvenirs deviennent peu à peu irréels.
Ce projet est un travail de recherche sur les souvenirs fragmentaires, fuyants et entremêlés qui se créent à la suite de l’exploration d’une cité. Il montre les images qui auraient été imprégnées dans ma mémoire si je n’avais pas apporté d’appareil photo lors de mes voyages.
Pour inventer un souvenir, j’ai numérisé des négatifs d’une même ville que j’ai ensuite superposés à l’aide de logiciels. Les personnages anonymes, souvent en silhouettes, contribuent à appuyer l’idée d’effacement du souvenir. Pour réaliser cette série, j’ai visité des villes telles que Prague, San Francisco, Alger et Saigon.
L’utilisation du film argentique, de par son nombre de poses limitées, favorise le temps d’arrêt , la réflexion avant chacune des prises de vue. Il fait également allusion au nostalgique et à l’idée du temps passé. Telle une illusion, un rêve, les images s’enchevêtrent et les personnages anonymes défilent. Il s’en résulte des lieux à la fois irréels et nouveaux, mais toujours empreints des endroits d’origines.